Les statuts des baux commerciaux ou professionnels laissent une grande liberté aux parties pour s’accorder sur les questions relatives au paiement des loyers : périodicité, moyens de paiement, remise de quittance, arrangements amiables en cas de difficultés, ou possibilités de résiliation en cas d’impayés. Le point sur les différentes options pour formaliser, et sécuriser, les relations financières entre bailleur et preneur.
Le paiement du loyer fait partie des obligations du locataire (article 1728 du Code civil) mais les modalités de paiement (date, paiement mensuel ou trimestriel…) ne sont pas imposées par les régimes des baux commerciaux ou professionnels. Elles sont négociées entre le bailleur et le locataire et précisées dans le contrat.
Le bailleur n’a pas, non plus, l’obligation d’adresser spontanément une quittance de loyer, mais il doit s’exécuter gratuitement si le locataire le lui demande : c’est une formalité qui est vivement recommandée car, en cas de litige, le locataire pourra prouver que les loyers et les charges ont bien été acquittés.
À noter : le locataire ne peut exiger de remise de quittance en cas de paiement partiel du loyer.
Le locataire qui rencontre une difficulté financière passagère peut tenter de demander au bailleur un délai de paiement, avec ou sans échelonnement, par lettre recommandée avec accusé de réception. Le bailleur n’est toutefois pas obligé d’accepter.
Si les difficultés financières sont plus sérieuses, le professionnel locataire peut initier l’ouverture d’une procédure collective (sauvegarde, redressement ou liquidation judiciaire selon sa situation), permettant d’échelonner la dette. Dans ce cas, le bail est maintenu. L’administrateur judiciaire ou le liquidateur pourront ensuite décider de le poursuivre, de le résilier ou de le céder. Le bailleur ne peut pas s’opposer à leur décision, même en cas de plusieurs loyers impayés. Il doit faire une déclaration de créances auprès du mandataire judiciaire pour réclamer les arriérés.
Le bailleur dispose de plusieurs possibilités de se protéger contre le risque de non-paiement de loyers. À la signature du contrat, il peut exiger certaines garanties : un dépôt de garantie et/ou le cautionnement d’un tiers.
Une solution complémentaire consiste aussi à intégrer une clause résolutoire dans le bail commercial ou professionnel :elle permet au bailleur de demander la résiliation du contrat de plein droit dès le premier loyer impayé.
Cette procédure se déroule en deux étapes :